Marius Berliet, fils d'un tisserand lyonnais, commence par fabriquer un moteur dès 1895. Pendant les années 1900, son activité ne cesse de croître après avoir racheter une partie de l' entreprise lyonnaise d'automobile Audibert et Laviotte en liquidation. En 1906 un premier autobus sort de l'usine Berliet de Lyon Montplaisir. Peu avant la Première Guerre, l'entreprise fabrique des voitures de 8 à 60ch dont la plupart sont équipées de moteurs à quatres cylindres. En 1910, Berliet se lance dans la gamme des poids-lourds, un premier véhicule qui prend la dénomination M, à cabine avancée, moteur essence à quatres cylindres et transmission par chaine, pour un poid total en charge de 3,5T, sort des ateliers de Montplaisir. De 1910 à 1912 les automobiles à six cylindres ne sont plus commercialisées sauf sous commandes spéciales.
Marius Berliet, désireux d'étendre sont entreprise, rachète en 1915 un terrain d'un seul tenant de 400 hectars situé sur les communes de Venissieux et Saint-Priest, dans l'agglomération lyonnaise. Pendant la Première Guerre mondiale, tout comme ses homologues Renault ou lattil, Berliet, produit des camions pour l'Armée française, dont notamment le CBA qui deviendra le camion emblématique de la Voie Sacrée assurant le transport de troupes lors de la bataille de Verdun entre 1916 et 1917. Lancé en 1914 le CBA sera produit à 25 000 exemplaires pour l'armée il restera en production jusqu'en 1932. En 1916, 40 camions sortent quotidiennement des chaînes de montages de Venissieux/Saint-Priest, mais Berliet produit aussi des obus et des chars sous licence Renault. L'effectif de l'usine emploi alors 3 150 personnes. La Socièté anonyme des Automobiles Berliet est fondée en 1917, revenant à la production de voitures, le constructeur lyonnais connaît quelques difficultées financières et son entreprise est placée temporairement sous administration judiciaire en 1921. Lors du Salon de Paris en 1923, le camion LH apparaît, puis les gammes GD à transmissions classiques sont proposées en 1926. C'est aussi l'époque où Berliet se lance dans l'aventure Saharienne, tout comme Renault ou Citroën.
L'expérimentation du moteur Diesel en 1930, sur le CBA, est concluante, de ce faît Berliet les montent en série sur la gamme GD2 l'année suivante. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Berliet va produire a 200 exemplaire le modèle Dauphine équipée d'un moteur de deux litres et qui empruntes des éléments de carrosseries de la Peugeot 402 B, cette automobile sera la dernière produite par le constructeur. Durant la guerre ses efforts seront à la production des camions "gazobois", pour répondre aux restrictions de matières premières, imposée par les Allemands.
De suite après la guerre, Berliet se concentre sur la production des poids-lourds. En 1948, Marius Berliet meurt et c'est son fils Paul, né en 1918 qui reprend la firme. Avec le succès de sa gamme GLR à "long nez", présente un peut partout sur les routes ou chantiers en France, mais aussi sur les pistes africaines, Berliet devient vite le numéro un français du secteur.
Le GLR 8 est équipé en 1949 par un moteur diesel cinq cylindres et de freins à air, il sort sous diverses versions bennes, fourgons ou citernes. Dans les années 50, la firme lyonnaise continue sa commercialisation d'autobus en parallèle des gammes poids-lourds et en mars 1950, une nouvelle série apparaît il s'agit des GLA 5, petits camions à cabines avancées, avec une capacité de charge utile de 2,5 T. Un an plus tard le GLB 5 possèdant un moteur diesel Ricardo Comet 4 cylindres de 5L, developpant de 75 à 80ch, une transmission manuelle à 4 rapports et des freins à air et un P.T.A.C (Poid Total Autorisé en Charge) de 3T de charge utile est lancé. En 1953, Berliet developpe un nouveau moteur de 6 cylindres offrant 150 à 180ch, qui est monté sur le camion à capot GLM avec une transmission à 10 rapports, puis sur le tracteur routier TLR 10 de 26 à 32T de P.T.R. (Poid Total Roulant) avec deux choix de transmissions de 5 à 8 vitesses et une couchette en option.
A partir de 1957, Berliet produit le semi-remorque TBO 15 de 60T de P.T.R. muni d'un moteur diesel de 200 à 320ch et deux transmissions possibles la FBOTP à 5 rapports et une de 20 vitesses, des freins à air en configuration 6X4 et 6X6 pour l'utilisation de la construction des barrages d'autoroutes ou des installations pétrolières et portuaires. La même année le T 100 sort, il s'agit d'un camion spécialisé destiné aux chantiers sahariens, construits à 4 exemplaires seulement, ils deviennent vite les camions les plus gros du monde. Seul le T 100 n°2 existe encore aujourd'hui. La fin des années 50 marque l'arrivée de nouvelles usines en Algérie et au Maroc ainsi que le lancement des séries GAK 5 et 19 inaugurant la nouvelle cabine avancée Relaxe. Cette cabine sera montée sur les porteurs lourds GRK de 4X2, GPRK de 6X2, et sur les tracteurs TRK, TR 12 et TR 250.
La décénie 60, sera très productive pour Berliet, avec le lancement de plusieurs series de camions et autobus, ainsi que l'apparition de deux autres usines une à Dakar et l'autre à Bourg en Bresse, et en 1967 Citroën rachète Berliet. Les camions de la marque aux chevrons seront désormais produits par le Lyonnais. L'entreprise Peugeot ayant racheter Citroën, La Régie Renault et l'Etat demandent en compensation de reprendre Berliet, pour le fusionner avec Saviem, formant ainsi le principal constructeur français du poid-lourd. En 1974, Renault rachète Berliet qui compte alors 24 000 employés. Berliet continu sa production de camions et autobus, jusqu'en 1980 où les noms Berliet Saviem disparaissent des calandres des poids-lourds, désormais regroupés sous une seule identité "Renault Véhicules Industriels" (R.V.I.). Les véhicules conçus par Berliet seront encore produits pendant une quinzaine d'années, mais intégrés dans la gamme Renault séries R.
A ses débuts en 1921, Marius Berliet, pour se diversifier se lança dans la production de matériels ferroviaires, et produit une petite automotrice à essence, directement issue de la technique camion, ainsi que des locotracteurs destinés aux embranchements industriels. Jusqu'en 1929 les ventes ne dépasseront pas la dizaine d'exemplaires. Une de ces automotrices à deux essieux et conservée à la fondation Marius Berliet. En 1933, la compagnie de chemins de fer Paris-Lyon à la Méditérranée (P.L.M.), charge Marius Berliet d'étudier une automotrice diesel à transmissions électrique. Au terme de l'étude la PLM commandera 6 autorails de type RDB 250, dont certains éléments électriques étaient d'origine Alsthom. Suite au succès de ce matériel, 14 autres types RDB 300 seront commandés pour 1937-1938.
En 1937, le Centre autorail de Grenoble reçoit dans ses effectifs 4 autorails-fourgons Berliet de la série BE ZZDM 101 à 104, ainsi que 2 autorails Berliet de la série BE 3001 et 3014 pour la assurer la ligne Grenoble-Lyon. Toutes ces unités seront renumérotées en 1947, XB 1000 - 2100 - 3000, seront opérationelles sur la ligne Sud-Est de la SNCF jusqu'à leur radiation étalée entre 1963 et 1966.
Après la Deuxième Guerre, l'entreprise fourni des moteurs pour les constructeurs ferroviaires Billard Campagne et Moyse. De 1956 à 1958, l'entreprise exporte des moteurs de 6 cylindres pour équiper des Schinenbus de la DB. Dans les années 60 l'activité ferroviaire se limite à la sous traitance pour la ralisation de ponts moteurs pour le métro MP-59 de la RATP et MR-63 de Montréal, puis s'arrête là.
*** Visitez le blog "berlietpassion.over-blog.com" de Sébastien, un jeune passioné de la marque. Vous pouvez lui envoyer des photos de camions Berliet ( si vous en possédez), il se fera un plaisir de les mettre en ligne avec votre accord.***
Berliet type M de 1910.
De nombreux CBA ont participés aux rotations sur la route reliant Bar le Duc à Verdun ( La Voie Sacrée ) pendant la bataille de Verdun, pour acheminer hommes et matériels.
On a tendance à l'oublier, mais Berliet à été un fabriquant de voiture avant de faire exclusivement des poids-lourds. La Berliet Dauphine fut la dernière voiture créée juste avant la déclaration de guerre en 1939.
Publicité Berliet de 1938.
Berliet GDR.
Superbe Berliet GDM restauré.
GLM.
Véritables monstres, ancêtres des dumpers actuels, les T100
GLA de 1957.
Magnifique TBO, ce modèle ce déclinera aussi en version tracteur routier.
Berliet T12 porte-char militaire.
Un TBU militaire utilisé pour le dépannage .
TBO.
Dumper Berliet T45.
Porteur lourd GRK.
Porteur lourd GPRK 10.
En voilà un qui va rappeller des souvenirs pour certains. Tracteur routier TRK. Photo libre de droits extraite du blog de Sébastien "berlietpassion.over-blog.com".
Avant la départementalisation des services d'incendies et de secours, on retrouvait beaucoup de GAK fourgon pompe tonne dans de nombreuses casernes.
GR 200.
Stradair.
Encore présent il y à une dizaine d'annés, le GBC 8KT était le camion officiel de l'Armée française. Servant à tous les usages (transporteur de troupes, lot 7, camions atelires , citernes icendies etc..). Un crochet arrière permettait de tracter une remorque à quatre roues, avec le premier essieu dirigeable. En campagne un emplacement du côté passager permettait la fixation de la mitrailleuse 12,7mm. C'est sur un véhicule identique que j'ai passé mon permis poids-lourds en 1992. Il fut remplacé ces dernieres années par le GBC 180 Renault.
Les camions de la série GLR, furent très vite les camions les plus utilisés par les entreprises de TP.
GLR 200
Publicité pour la gamme des K.
Tracteur routier TR 260.
GR 280 Maxi-couple.
Berliet 950 KB.
Un TR 356 Centaure. Après le rachat de Berliet par Renault , le nom Centaure ne fut plus réutilisé par RVI. Ces véhicules passeront sous la dénomination de la gamme des R.
Un Renault R 340, encore produits par Berliet seuls le nom et le logo changent.
Un Renault R 340 algérien de la dernière génération. Sur une base presque identique les dernières versions ont une cabine remodelée.